13/07/2017 - E12 Tour de France
Vendredi 14 Juillet 2017 - 13H07
Modifié le 15/03/2022
12e étape : Romain Bardet s'impose à Peyragudes, Fabio Aru prend le maillot jaune à Chris Froome
Le final de la douzième étape du Tour de France (Pau - Peyragudes, 214,5km) a réservé un scénario incroyable sur ses 300 derniers mètres : dans le sillage de Romain Bardet, vainqueur, Fabio Aru a profité de la défaillance de Christopher Froome pour lui ravir le maillot jaune.
Non, le Tour de France n'est pas joué ni promis à Christopher Froome (Sky). À l'issue d'une douzième étape dont le final s'est transformé en scénario d'anthologie, le Britannique a cédé son maillot jaune à Fabio Aru (Astana) tandis que Romain Bardet (AG2R), immense, a remporté la victoire à Peyragudes au panache. Rien ne laissait présager que le Français et l'Italien puissent pousser le leader du classement général dans ses derniers retranchements, à l'issue d'une journée contrôlée par l'équipe Sky, quasiment de bout en bout.
Le film de l'étape
Le classement de l'étape
Le classement général
Le train de la formation, imperturbable et infernal, a empêché toute prise d'initiative dans les difficultés principales. C'est finalement sur les trois cents derniers mètres, les plus exigeants, que Froome s'est révélé incapable de répondre à l'initiative de Fabio Aru, vite repris puis dépassé par Romain Bardet. En tête à 125 mètres de la ligne, le Français n'a plus été rejoint pour terminer deux secondes devant le champion d'Italie et Rigoberto Uran (Cannondale). En perdition, Christopher Froome a terminé loin, multipliant les grimaces, à 22 secondes. Un retard suffisant pour perdre son maillot jaune au profit d'Aru, pour six secondes. S'il reste troisième du général, Romain Bardet ne compte plus que 25 secondes de retard sur Aru.
Cummings, l'effort vain
Cette longue douzième étape (214,5 km) n'a laissé aucune chance à l'échappée du jour. Les douze hommes qui ont réussi à se glisser en tête n'ont représenté aucun danger puisque surveillés de près par l'équipe Sky. Leur avance maximale de 6'30" a rapidement été réduite à deux minutes sur les pentes du Port de Balès. Seuls Thomas De Gendt (Lotto Soudal) et Stephen Cummings (Dimension Data) ont semblé avoir les jambes pour rêver d'une victoire de prestige.
Le champion de Grande-Bretagne (route et contre-la-montre) a semblé un temps pouvoir aller chercher la victoire en solitaire. Après avoir lâché De Gendt, son approche de la montée du col de Peyresourde a semblé idéale, d'autant plus que Christopher Froome, devancé par son coéquipier Mikel Nieve, a filé tout droit vers quelques caravanes au pied de l'ascension.
Une frayeur vite oubliée : le train de l'équipe Sky, formé de quatre coureurs, a entamé son long travail de sape, essorant le peloton. Trop court, Cummings s'est rendu à l'évidence à trois kilomètres du sommet, laissant les favoris s'expliquer.
Froome n'est pas invincible
Victime d'une nouvelle défaillance, à l'image de sa mésaventure sur le Mont du Chat, Nairo Quintana (Movistar) a rapidement lâché prise. Alberto Contador, un temps à l'attaque sur la montée du port de Balès, a également dû s'asseoir et laisser filer. Parfaitement entouré, Christopher Froome a clairement affiché ses ambitions sur la fin d'étape imposant un rythme soutenu. Mais, à la plus grande surprise de ses rivaux, il ne s'est jamais résolu à placer une attaque dont il a le secret. Michal Kwiatkowski, Mikel Nieve puis Mikel Landa se sont chargés de l'emmener au pied de l'explication finale sans laisser George Bennett (Lotto Jumbo) leur fausser compagnie.
20 secondes de pénalité pour Uran
Rigoberto Uran (Cannondale), deuxième à l'arrivée (+2") a été sanctionné de 20" au classement général. Serge Pauwels (Dimension Data) et George Bennett (Lotto NL) ont également été pénalisé de 20".
La suite ? Un "sprint" de grimpeurs, exceptionnel. Si Froome a un temps pu se glisser dans le sillage d'Aru, ce dernier s'est rapidement décalé pour le décramponner. Dans la foulée, Bardet a placé son accélération décisive pendant que Froome montrait qu'il pouvait lui aussi être victime d'une défaillance. C'est ce qui nourrira les espoirs de ses adversaires pour la suite de ce Tour de France : jamais Froome n'avait perdu le maillot jaune lorsqu'il le portait aux abords des massifs montagneux. Une situation inédite qui rendra les neuf étapes restantes plus passionnantes encore.