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16/07/2017 - E15 Tour de France

Dimanche 16 Juillet 2017 - 21H07

par cthierry

Modifié le 15/03/2022

16/07/2017 - E15 Tour de France

Le numéro de Bauke Mollema, vainqueur en solitaire au Puy-en-Velay, la frayeur de Chris Froome

À l'attaque au début de la descente du col de Peyra Taillade, Bauke Mollema (Trek-Segafredo) s'est imposé dimanche au Puy-en-Velay lors de la 15e étape du Tour de France 2017. AG2R a un temps mis en difficulté Chris Froome, victime d'une crevaison et qui a réintégré avec sérénité le groupe des favoris avant le sommet de la principale difficulté du jour.

Parti en solitaire au début de la descente du col de Peyra Taillade, à 30 kilomètres de l'arrivée, Bauke Mollema (Trek-Segafredo) a réussi un sacré numéro jusqu'au Puy-en-Velay, dimanche lors de la quinzième étape du Tour de France, partie en début d'après-midi de Laissac-Sévérac L'Église (189,5 kilomètres). Le Néerlandais a profité de la mésentente du quatuor à ses trousses (Roglic, Ulissi, Gallopin et Barguil) pour décrocher son premier succès sur le Tour, à 30 ans. Sixième du général en 2013 (7e en 2015), Mollema avait remporté, déjà en solitaire, la Clasica San Sebastian l'an passé, ainsi qu'une étape de la Vuelta 2013. 

Derrière lui, à 19 secondes, c'est Diego Ulissi (UAE) qui a réglé, au sprint, le quatuor, devant Tony Gallopin (2e, Lotto Soudal) et Primoz Roglic (3e, LottoNL-Jumbo). À la veille de la deuxième journée de repos, l'étape a également été marquée par la tentative de coup de force de la formation AG2R, qui a mis la pagaille dans le peloton maillot jaune aux abords du col de Peyra Taillade (8,3 kilomètres à 7,4% de pente moyenne). Pris dans une cassure, puis obligé de changer sa roue arrière sur crevaison, Chris Froome (Sky) a dû s'employer pour revenir sur ses rivaux avant le sommet (50 secondes à boucher), même si le Britannique y est parvenu sans affolement, et avec l'aide de Nieve, Henao puis Landa. Nairo Quintana est le seul membre du Top 10 qui a sombré (près de 4 minutes lâchées), et définitivement abandonné tout espoir de podium à Paris (désormais 11e à 6'16''). 

Warren Barguil s'est beaucoup dépensé en début d'étape

Quarante-huit heures après son jour de gloire, un 14 juillet, à Foix, Warren Barguil (Sunweb) a de nouveau été un grand animateur de cette quinzième étape, au profil taillé pour une échappée au long cours (4 difficultés répertoriées, deux cols de première catégorie). Le Français a particulièrement pesé sur la première moitié de course, en imprimant un tempo très élevé dans la Montée de Naves d'Aubrac (8,9 kilomètres à 6,4% de pente moyenne) qui a retardé un regroupement en tête. Cet effort violent lui aura sûrement coûté un peu d'énergie, dans le final, mais Barguil a rempli sa mission principale : en glanant 22 points sur 23 possibles au classement de la montagne (Mollema lui a chipé le dernier point, en fin d'étape), il a conforté un peu plus encore son maillot à pois, avant l'arrivée dans les Alpes.

De regroupement, il n'en a été question que lors de la longue traversée de l'Aubrac, précisément à 130 kilomètres de l'arrivée, lorsqu'une échappée de 28 coureurs (5+23 de l'arrière) s'est constituée, avec huit coureurs français en son sein (Warren Barguil, Tony Gallopin, Romain Hardy, Lilian Calmejane, Pierre-Luc Périchon, Amaël Moinard, Thibaut Pinot et Romain Sicard) et quelques gros noms comme Tony Martin, Ulissi, Matthews, De Gendt (encore lui), Roglic, Bakelants et Mollema. Derrière, la Sky, en contrôle, a laissé filer le chrono (jusqu'à 9'30 d'avance) et accordé le droit à ce contingent fourni de se disputer la victoire d'étape. 

Chris Froome est décidément sujet à des ennuis mécaniques lorsque la course s'emballe

Tony Martin (Katusha), en excellent rouleur qu'il est, a tenté sa chance, à 65 kilomètres du Puy-en-Velay, mais l'Allemand a logiquement calé dans le plat de résistance du jour, doublé par un Barguil intenable à trois kilomètres du sommet. «Wawa» avais encore du jus, mais pas assez pour s'envoler vers une deuxième victoire d'étape. Il a basculé dans la descente quelques mètres seulement devant une dizaine de coureurs, dont Bauke Mollema, qui aura eu l'audace, et le coup de pédale suffisant, pour s'échapper malgré le fort vent de face. Le Néerlandais a peiné dans la côte de Saint-Vidal (1,9 kilomètres à 6,8% de pente moyenne), à 15 kilomètres de l'arrivée, et a senti le souffle du quatuor en chasse, revenu un moment à dix secondes mais trop désorganisé pour espérer faire la jonction. Au moment de trinquer à sa victoire, Mollema pourra remercier ses coéquipiers qui, en début d'étape, ont roulé fort derrière la première échappée du jour, pour lui permettre de partir en contre à distance raisonnable. 

Ce dimanche a également permis un triple constat à l'endroit de Chris Froome : 1. le Britannique est décidemment sujet à des ennuis mécaniques lorsque la course s'emballe (Kwiatkowski lui a donné sa roue en un claquement de doigt) ; 2. sa cote n'est pas au plus haut sur les terres de Bardet, en témoignent les nombreux sifflets récoltés lors de sa course-poursuite ; 3. l'alerte de Peyragudes est déjà de l'histoire ancienne, tant le triple vainqueur de l'épreuve est revenu à son aise sur le groupe des favoris. En son absence, aucun d'entre eux n'a attaqué, laissant la séduisante AG2R assurer le tempo. Bardet a jaugé ses rivaux, en plaçant une accélération près du sommet, sans conséquence. Seul Dan Martin (Quick Step), en s'échappant dans le final, a repris du temps (14 secondes exactement) et gagné une place au général (5e à 1'12''). 

Source https://www.lequipe.fr/Cyclisme-sur-route/Actualites/Le-numero-de-bauke-mollema-vainqueur-en-solitaire-au-puy-en-velay/818694